Dans le fameux « pack » que nous avions payé avant
de partir en Australie, il y avait notamment une semaine de formation dans une
ferme aux alentours de Sydney, du lundi au samedi, logement et nourriture
comprise. Normalement, à la fin de la semaine, et en fonction de nos aptitudes
et de nos compétences, le staff de la ferme devait nous proposer à chacun trois
offres d’emploi dans une ferme (contrat de 3 mois) et nous devions choisir
parmi celles-ci. Nous nous étions donc résignés à se séparer pour trois mois,
afin de gagner de l’argent pour pouvoir ensuite voyager ensemble. Voilà ce à
quoi nous nous attendions.
Mais il en a été tout
autrement…
Nous sommes donc partis de Sydney, et avons fait 6h de route
( train, bus, mini bus ), à notre arrivée à Mudgee Station, petit village
désert, Kyle, un jeune irlandais, est venu nous chercher en mini bus jusqu’à la
ferme.
Nous avons été accueillis par Jo, la gérante de l’affaire,
au fort accent australien, et Katie, une jeune anglaise déjà beaucoup plus
compréhensible. En tout et pour tout, nous avions deux professeurs pendant
cette semaine, Kyle l’irlandais, et Neil, un Australien pure souche de 55ans,
au chapeau de cowboy et aux éperons flamboyants, dont on ne comprenait
STRICTEMENT rien de ce qu’il disait. Donc avec lui on avait une technique
infaillible, ne pas le regarder quand il parle comme ça il ne s’adresse pas à
nous, et rire lorsqu’il semblait avoir fait une petite blague.
Nous étions 5 jeunes, dont trois français, un Anglais qui
vit en Belgique mais qui est né en Allemagne, et une écossaise. Les deux
derniers étant anglophones, et la française, Claire, prof d’anglais, nous avons
tout de suite été mis dans le bain, d’autant que les profs, Jo et Katie nous
ont bien fait comprendre qu’ils ne feraient pas d’efforts en parlant plus
lentement parce que c’était nous.
Cette semaine a été très enrichissante pour nous, tant du
point de vue linguistique que de la formation de fermier. Nous avons fait du
quad, de la moto cross, du cheval (Eléa a d’ailleurs fait une bonne grosse
chute de cheval bien douloureuse), nous avons appris à conduire un pick-up avec
une remorque, à le démarrer sans la batterie, mais aussi la mécanique de tous
ces véhicules. Nous avons appris à construire des clôtures en fil barbelés, à
couper des arbres dans la forêt, puis à enlever l’écorce des arbres pour
ensuite les emporter. Nous avons appris différentes sortes de nœuds, à faire
claquer un fouet pour les vaches, à emmener le troupeau à un endroit ou un
autre, à ne pas avoir peur lorsqu’on est dans un enclos avec 50 vaches, et
savoir en séparer une en particulier du troupeau avec un petit bâton en
plastique.
Nous avons aussi assimilé tout le vocabulaire lié au job de
fermier, et tout le matériel qu’on a pu utiliser (savez-vous dire Passe moi la pelle, le seau et le marteau
qui sont sur le quad, il faut que j’enlève la boue du réservoir en
anglais? Nous oui).
L’avantage de vivre en communauté comme ça, c’est qu’on a pu
aussi apprendre un tas d’expressions du quotidien, des choses bêtes, comme
« à tes souhaits », ou bien des synonymes de « merci ».
Cette semaine nous a aussi permis de nous décoincer et de nous lâcher un peu en
anglais, d’oser parler sans trop réfléchir, et tant pis pour les conneries
qu’on peut dire.
Les journées commençaient à 7h, avec une demi heure de pause
le midi le temps d’engouffrer un sandwich, et se terminaient à 16h tous les
jours. Le soleil se couche à 17h30 ici, alors finalement les journées sont décalées
et très tôt nous avions l’impression qu’il était 23h alors qu’il n’était que
19h!
La ferme est éloignée de toute habitation et même si ils se
montrent craintifs, des animaux de toutes sortes peuplent les champs et forets
alentour. Ce sont surtout des kangourous, mais aussi des sortes de cochons
sauvages, des lézards de 30 centimètres de long et une foule d’oiseau
multicolore, qui chantent et sifflent du matin au soir. Les motos nous ont
permis de découvrir des paysages magnifiques et encore préservés de l’Homme, de
longues vallées de pins et autres conifères, et surtout de magnifiques levés et
couchers de soleil, et entre les deux, une nuit étoilée et inconnue de notre
hémisphère nord natal.
Malgré cela, ce qui a un peu gâché la semaine a été le
caractère fortement lucratif de cette semaine (pour les formateurs bien sûr).
Beaucoup de petites dépenses imprévues afin de nous faire payer plus que le
prix d’origine. L’exemple typique a été les boissons, payantes, mais dont nous
avons connu le prix qu’après avoir été invités à en prendre sous des faux airs
de gratuité. La suite de la semaine a été ponctué des « Have a
drink ! » persuasifs de Jo (la manager). Un second exemple a été le
trajet du retour car étant éloignés de toute gare nous n’avions d’autre choix
que de payer à Jo 30$ pour nous amener à la gare la plus proche, 5$ plus 1,5%
du prix du trajet pour qu’elle nous trouve des billets de train et d’avion pour
nous rendre à notre future ferme (nous n’avions pas accès à internet pour le
faire nous même).
Contrairement à ce qui nous avait été dit, nous n’avons pas
pu choisir parmi plusieurs offres d’emploi, mais Jo a adapté ses recherches à
nos profils en nous proposant une ferme qui pourrait accepter un couple.
Cependant c’était ensuite à nous de nous vendre (par téléphone et en anglais
bien sur) pour décrocher l’offre ! Heureusement nous sommes tombés sur
Coleen, une fermière très gentille et peu effrayée par notre niveau de
compréhension orale. Après deux coups de téléphone, elle nous a engagés pour
deux semaines renouvelables en fonction de la quantité de travail qu’elle
aurait à nous proposer. Nous sommes partis de la ferme des Outbackpackers le
samedi matin pour 1h30 de minibus et 20 heures de train avant d’arriver à
Brisbane, en attendant notre correspondance pour la ferme de Coleen. Deux jours
tranquilles en qualité de touristes à Brisbane, deux jours très agréables…
La suite au prochain article, cheeeers !
E&B
Hello les kangourous !
RépondreSupprimerTotal respect pour votre immersion dans le monde de l'Australie, et de la ferme.
On vous souhaites d'avoir tous vos veaux, euh non vœux exaucés.
Yves & Manue